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-> DUMASRepository for students' Research Papers (Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance) Last Research Paper submitted
En 1750 et 1751, une campagne hydrographique est réalisée dans le golfe de Gascogne à la demande du Dépôt des cartes et plans de la Marine. Cette campagne a pour but de vérifier et de corriger des cartes marines déjà publiées de la même région. Pendant la mission, plus de 350 sondes à plomb suiffé sont relevées dans le golfe afin de mesurer la profondeur de l’eau et pour lever des échantillons du fond marin à différents points. En étudiant les diverses archives provenant de cette campagne, la chaîne de production des savoirs hydrographiques en jeu au XVIIIe siècle est exposée et déconstruite. Elle englobe chaque étape dans le processus de construction de cartes marines, de l’émergence d’un besoin aux travaux sur le terrain et à leur utilisation finale. Les archives contiennent également les données hydrographiques brutes récoltées pendant la mission. Une méthodologie pour le traitement et l’analyse de ces données hydrographiques historiques est proposée et détaillée. La chaîne de traitement passe par la transcription des données des sources archivistiques à leur standardisation et classification selon des données de référence. Les données historiques ainsi traitées sont ensuite comparées et analysées par rapport à des données actuelles équivalentes. La méthodologie développée implique l’utilisation d’outils en humanités numériques, surtout pour la visualisation via la mise en carte des données historiques traitées.
Cette étude tente de répondre à la question "qu'est-ce que le jazz ?" en partant des spécificités musicologiques propres à cette musique pour rejoindre la pensée sociale et culturelle du jazz. Plus qu'un simple travail de définition, il s'agit d'analyser le jazz pour en extraire ses valeurs, d'interpréter les phénomènes musicaux jazzistiques en les plaçant toujours déjà dans un contexte historique et social déterminé. Penser le jazz, c'est établir son unité esthétique. Pourtant, on n'épuise pas le phénomène jazzistique à parler de swing et de sonorité : penser le jazz c'est aussi comprendre les origines musicales d'une telle musique et donc utiliser une méthode généalogique permettant de comprendre pourquoi, un jour, des hommes ont joué de la musique de telle manière. Le discours musicologique s'ouvre à la philosophie sociale et aux sciences historiques. Penser le jazz, c'est alors comprendre qu'il est une musique populaire, issu de la rencontre brutale des musique occidentale et africaine dans le contexte de la ségrégation raciale. Si certains discours sur la musique font de l'abstraction leur crédo, un discours sur le jazz semble devoir nécessairement prendre en compte les contextes socio-historiques dans lesquelles on joue du jazz. Le jazz se joue, se danse, s'incarne dans des gestes, des attitudes et des corps, et ce faisant, véhicule une pensée musicale que l'on ne peut pas comprendre si l'on s'en tient à une analyse musicologique. Penser le jazz comme pensée, ériger le jazz en porte d'entrée privilégiée d'une culture américaine naissante, comprendre l'encrage de la musique de jazz dans la Weltanschauung américaine sont les enjeux de cette étude qui donne en outre des pistes tant méthodologiques que généalogiques pour entreprendre une analyse des musiques populaires postérieures au jazz.
S'interroger sur le clonage, c'est s'interroger sur ce qu'il produit, à savoir le clone, le double, dont il s'agira pour nous d'appréhender le sens et de voir en quoi cet être recréé, reproduit par clonage présente une figure complexe, en quoi il représente un être particulier, au statut quelque peu singulier. Il importe donc de définir ce que signifie, ontologiquement et symboliquement, l'action même de cloner et de définir ainsi ce que signifie l'existence d'un clone. En effet, la question du clonage ne peut être séparée de la question même du clone puisque sans clone, il n'y aurait pas lieu de parler de clonage. Par ailleurs, il nous faut définir ce qu'est scientifiquement le clonage. Nous montrerons alors que les définitions mènent parfois à des quiproquos et des illusions qui n'ont pas lieu d'être une fois le terme clairement défini.
Ce mémoire s'intéresse aux collaborations possibles entre Intelligence Artificielle et philosophie. Il montre que les deux disciplines peuvent partager des objets, des théories et des résultats pour apprendre l'une de l'autre. La stratégie de ce mémoire consiste à expliciter des relations épistémologiques entre les problématiques propres aux deux disciplines ("IA faible" et "IA forte"), afin de définir des modes de collaboration sur le plan disciplinaire. La deuxième partie de ce mémoire présente les travaux de philosophes et de spécialistes de l'IA, depuis les débuts de l'Intelligence Artificielle jusqu'aux années 80. Elle expose les démarches collaboratives exploitées par ces chercheurs, de manière implicite ou explicite. La troisième partie présente des travaux où la philosophie sert de socle conceptuel à l'Intelligence Artificielle, notamment en ce qui concerne la simulation de phénomènes émergents. La quatrième partie réalise un renversement des relations classiques entre les deux disciplines. C'est au tour de l'Intelligence Artificielle de se mettre au service de la philosophie, en formulant de nouvelles hypothèses de recherche ou en testant les théories philosophiques à partir de cas concrets. Ce mémoire, enfin, espère œuvrer pour le rapprochement des deux disciplines et ainsi encourager philosophes et spécialistes de l'IA à collaborer sur les sujets qui leurs sont chers.
Les derniers écrits (1946-51) de Wittgenstein s'occupent principalement de philosophie de la psychologie et s'attaquent à certaines théories classiques de l'esprit, que les commentateurs qualifient de mythologies. Notre travail consiste à évaluer la possibilité de la présence de ces mythologies de l'esprit à l'intérieur des théories construites par les sciences psychologiques ainsi que les implications sur la psychologie que cette présence est susceptible d'avoir. En nous appuyant sur certains des points centraux de la critique wittgensteinienne (l'usage ordinaire, la distinction conceptuel / empirique, etc.), nous montrons qu'il est envisageable de dégager des thèses, d'inspiration wittgensteinienne, délimitant les prétentions de la psychologie. L'œuvre de Wittgenstein fournirait donc un outil, dans une mesure que nous nous efforçons d'apprécier, pour une mise en débat de la scientificité de la psychologie, en particulier des neurosciences cognitives.
Le débat sur la nature de la relation entre écologie et écologisme repose principalement sur des présupposés épistémologiques quant au statut de l'écologie et quant à la façon dont elle doit prendre en compte les activités humaines. L'écologie peut être considérée comme une partie de la biologie, comme une science naturelle interdisciplinaire, ou comme une science interdisciplinaire qui fait le pont entre sciences de la nature et sciences de l'homme. La prise en compte de la spécificité culturelle de l'homme dans son rapport aux écosystèmes et à la biosphère dépend donc du statut que l'on donne à l'écologie.
Nous proposons à travers ce travail de regarder la pensée philosophique comme étant essentiellement liée au phénomène d'ἀνάμνησις, c'est-à-dire au ressouvenir ou à l'anamnèse. Nous cherchons à repenser le propre du philosopher. Dans cette optique, philosopher signifie "se ressouvenir". Pourtant, l'anamnèse n'a pas affaire à la mémoire et aux souvenirs. Elle est expérience, à travers laquelle adviennent une vérité et un savoir. Notre point de départ se trouve dans une évidence de la pensée philosophique : la pensée a une histoire et s'enracine dans une tradition. Tout ce qu'on met devant la pensée, tout ce que la pensée prend comme tâche a un lien avec ce qui a été pensé auparavant ou fait référence à ce qui a été, qu'on l'admette ou non. Nous identifions, cachée sous la forme de cette évidence, une tendance de la pensée philosophique qui n'a pas été mise en question ou explicitée. Ainsi, philosopher c'est dans un certain sens se retourner vers le passé afin de le reprendre sous un jour nouveau. Ce point de départ trouve sa confirmation philosophique à travers une analyse "historique" : l'anamnèse chez Platon et Gadamer. C'est à travers cette façon de mettre à l'œuvre ce que l'évidence nous a dévoilé qu'on découvre que l'anamnèse décrit la recherche et la découverte de type philosophique. Pour Platon, l'άνάμνησις représente moins une actualisation d'un savoir tout fait, inné et latent, qu'une manière de reprendre quelque chose de "su" sous un jour nouveau. C'est donc ce mouvement "rétrospectif" qui rend possible le savoir et la vérité pour la pensée philosophique. Selon Gadamer, l'άνάμνησις platonicienne s'apparente à une re-connaissance. Ces deux analyses dévoilent une certaine "structure" que possède l'anamnèse, un certain mode d'être : elle se définit par le "re-". Il s'agit d'un re-vivre, re-connaître, re-conquérir, re-voir "à distance" la réalité. Ceci renvoie à l'idée de "voir" les choses "dans une autre lumière", ou faire une nouvelle expérience des choses qui apporterait un surcroit de connaissance. Le "re-" de l'anamnèse désigne le fait de re-faire une "expérience". L'anamnèse représente une expérience du philosopher. Philosopher et parvenir à un savoir signifie, dans ce sens, faire l'expérience de l'expérience.
Notre projet de mémoire, ci-dessous développé, est le suivant : comment étudier la notion d'émergence dans le cadre de la métaphysique anglo-saxonne contemporaine ? Pour répondre à cette question, notre réflexion partira du système ontologique particulier, à savoir le "carré ontologique", d'inspiration aristotélicienne et repris par un auteur contemporain, E.J. Lowe. Dans ce système, les catégories ontologique d'"objet", de "phénomène", de "propriété" et de "condition" sont analysées comme étant fondamentales, irréductibles et suffisantes pour décrire tout le contenu de la réalité. Nous nous sommes limités cette année à la présentation de ce système, espérant par la suite pouvoir le développer dans le sens d'un physicalisme non réductif. Notre thèse finale sera alors la suivante : il est possible que de nouvelles conditions émergent.
« L'homme, cet être flexible, se pliant dans la société aux pensées et aux impressions des autres, est également capable de connaître sa propre nature lorsqu'on la lui montre, et d'en perdre jusqu'au sentiment lorsqu'on la lui dérobe. »
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-> TELRepository for the archiving of Ph.D theses (Thèses En Ligne) Last Ph.D. submitted
Le chimiste Charles Adolphe Wurtz (1817-1884) réputé pour ses travaux en chimie, pour l'école de recherche qu'il a fondée à Paris, et pour ses engagements en faveur de l'atomisme est déjà bien étudié. Cette thèse présente un aspect moins connu de sa carrière : Wurtz, doyen de l'Ecole de médecine de Paris de 1866 à 1875, confronté à de lourdes responsabilités administratives, dans une période de débats doctrinaux et surtout de troubles politiques. Cette étude délibérément centrée sur un champ et une période bien cernés vise à ouvrir une fenêtre sur l'histoire de l'Ecole de médecine de Paris tout comme à analyser le comportement social et politique d'un savant dans la France du XIXe siècle. On analyse les positions de ce chimiste face aux évènements auxquels il est confronté. Le débat sur les doctrines médicales qui oppose des partisans du clergé à des professeurs soupçonnés de matérialisme ouvre la période de son décanat. Les manifestations des étudiants dévoilent une certaine conception de l'éducation de la part du doyen. Le projet de loi sur la liberté de l'enseignement supérieur provoque une préoccupation constante. La question de l'admission des femmes au doctorat de médecine montre un Wurtz déterminé. Ainsi, on caractérise le style de direction de Wurtz à la tête de l'Ecole de médecine aussi bien durant la période agitée du Siège de Paris et de la Commune, que dans les efforts répétés pour améliorer les conditions matérielles de l'enseignement médical. En focalisant l'étude sur cet épisode de la carrière de Wurtz, on s'interroge sur l'articulation entre l'ethos du chimiste alsacien, protestant, atomiste convaincu et sa conduite à la tête d'un établissement d'enseignement médical.
Employing a technological approach derived from the 'Anthropology of Technology' theoretical literature, this thesis concerns the identifi cation and explanation of change in prehistoric extractive metallurgical behaviour in the Khao Wong Prachan Valley of central Thailand. The 'Valley' metallurgical complex, amongst the largest in Eurasia, constitutes Southeast Asia's only documented industrial-scale copper-smelting evidence. The two smelting sites investigated, Non Pa Wai and Nil Kham Haeng, provide an interrupted but analytically useful sequence of metallurgical consumption and production evidence spanning c. 1450 BCE to c. 300 CE. The enormous quantity of industrial waste at these sites suggests they were probably major copper supply nodes within ancient Southeast Asian metal exchange networks. Excavated samples of mineral, technical ceramic, and slag from Non Pa Wai and Nil Kham Haeng were analysed in hand specimen, microstructurally by refl ected-light microscopy and scanning electron microscopy (SEM), and chemically by polarising energy dispersive x-ray fl uorescence spectrometry ([P]ED-XRF) and scanning electron microscopy with energy dispersive x-ray fl uorescence spectrometry (SEM-EDS). Resulting analytical data were used to generate detailed technological reconstructions of copper smelting behaviour at the two sites, which were refi ned by a programme of fi eld experimentation. Results indicate a long-term improvement in the technical profi ciency of Valley metalworkers, accompanied by an increase in the human effort of copper production. This shift in local 'metallurgical ethos' is interpreted as a response to rising regional demand for copper in late prehistory.
Cette étude des figures et de la symbolique des animaux sauvages dans l’Inde ancienne, repose sur une lecture des Veda et des épopées que sont le Rāmāyana et le Mahābhārata. Elle consiste à dresser un portrait aussi complet que possible d’animaux emblématiques de la forêt : loup, chacal, hyène, ours, lion, tigre, panthère, éléphant, rhinocéros, sanglier, et buffle. À la fois animaux vrais et conceptuels, leur image apparaît complexe et en partie attachée à la définition du milieu où ils vivent, l’aranya ou les « terres sauvages ». Essentiellement présents au travers de leurs relations avec l’homme, qui éprouve une fascination constante à leur égard, ils sont repoussés ou sollicités, conduisant dans ce dernier cas à une animalisation de l’individu. Avant tout lexical, le phénomène interroge sur sa nature profonde, et sur les liens entre l’homme et l’animal qui se révèlent ici par un transfert de force et de puissance. Cette relation amène logiquement à envisager l’animal sauvage cette fois dans un environnement divin et/ou démoniaque où, entre mythes et sacrifices, il apparaît tantôt comme protégé du dieu, tantôt comme l’une de ses multiples formes possibles, souvent redoutable.
Ce travail de thèse prend le parti d’envisager les musiques par la ville, comme agencées à leur milieu perceptif et insérées dans une vie sociale au niveau local. Privilégiant une approche écologique et situationnelle de l’expérience musicale à partir d’un espace matériel, contingent et pragmatique, l’enjeu consiste d’abord à éviter au maximum de rabattre l’analyse des musiques sur un périmètre purement médiatique. L’enquête ethnographique rend compte en effet d’un mouvement depuis une expérience du lieu vers une expérience des musiques à l’intérieur d’un même environnement urbain : le dit quartier de La Plaine à Marseille. Car cette localité qui constitue l’une des centralités de la ville n’a pas d’existence administrative mais émerge aux yeux de l’observateur comme un espace densément vécu et en tant que scène culturelle urbaine. Elle est marquée depuis la moitié des années 1980 par de nombreux engagements culturels, elle concentre un grand nombre d’espaces de diffusion musicale et voit depuis le début des années 2010 la mise en œuvre d’un projet substantiel de transformation urbaine visant un renouvellement de sa population. Les nombreux évènements et micro-évènements organisés régulièrement dans ce quartier, inscrits dans des occasions sociales très diverses et souvent réalisés hors du « temps institutionnel », donnent à voir un large spectre de formes et de configurations aux niveaux perceptif, culturel et social. En nous intéressant au rôle des musiques dans l’institution progressive d’une culture commune à La Plaine et à sa constitution progressive comme un « lieu propre » à Marseille, l’enquête a permis d’interroger l’épreuve que constitue un projet urbain à la forme spécifique de lien social stabilisé.
A la croisée de l'histoire de l'archéologie, de l'anthropologie des savoirs et de l'histoire du livre, cette thèse vise à comprendre la mise en livres, en images et en savoirs de la mythologie gréco- romaine, en France et en Allemagne, entre le XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle. Alors que le rythme d'institutionnalisation de l'archéologie diffère fortement dans les deux pays, cette période se caractérise également par une transformation des modalités d'analyse des objets issus de l'Antiquité. On passe d'un régime d'image antiquaire à un traitement scientifique des vestiges antiques et notamment mythologiques. Ces représentations mythologiques font alors l'objet d'interprétations de plus en plus spécifiques dans le champ de l'archéologie naissante. Cette thèse vise à montrer comment la mythologie, via ses reproductions, devient objet de savoir de cette discipline émergente. La matérialité de ce processus, l'interprétation de ces images, la construction de traditions bibliographiques ainsi que les lieux et moyens d'usage de ces représentations sont des angles d'approche qui traversent cette recherche. Elle vise à éclairer, sous l'angle des images, la fabrication de la science archéologique au XIXe siècle, permettant un utile retour réflexif et épistémologique sur ces pratiques savantes.
Dans les années 1780, une nouvelle politique française d’encadrement de la naissance choisit la sage-femme comme intermédiaire privilégié entre les attentes médico-administratives et la population. Officialisé par la loi du 19 ventôse an XI sur l’exercice de la médecine, le métier de sage-femme n’a plus dès lors qu’un point d’entrée possible et admis : la formation obstétricale. La thèse étudie le consentement des sages-femmes à leur mise en formation, sa chronologie et ses modalités. Elle aborde la question de la part dans l’évolution de la profession et son renforcement au fil du siècle des dynamiques externes (État, administration, corps médical) et internes (sages-femmes elles-mêmes). Ou comment les auxiliaires sans instruction de la naissance à la fin du XVIIIe siècle se muent en une profession médicale unifiée au début du XXe siècle. Au-delà, ce travail montre comment l’organisation administrative de la formation, les politiques de recrutement et la forme des cours participent à la construction d’un nouvel agent sanitaire : la sage-femme qui se retrouve à assumer tour à tour les fonctions d’accoucheuse, de vaccinatrice, de médecin des pauvres ou encore de puéricultrice. En un siècle, les deux-tiers des départements français ont fondé un cours ou une école d’accouchement. En un siècle, ce sont près de 45 000 sages-femmes qui ont été formées et diplômées. Cette étude est celle de la construction d’une identité et d’une conscience professionnelle permise par la formation obstétricale.
L’écriture de l’histoire a toujours été une discipline reine dans la Chine impériale, et elle a notamment donné lieu à la production d’un corpus encyclopédique constitué de vingt-six histoires dynastiques officielles. Notre thèse a pour but de fournir une étude de la place occupée par la médecine et les médecins dans ce corpus. Rédigés selon un modus operandi très particulier, les documents examinés consistent essentiellement en des biographies, complètes ou partielles, d’experts en médecine (yi 醫). Nous savons aujourd’hui que ces textes étaient plus prescriptifs que descriptifs, et qu’ils ne sauraient être utilisés comme seule source pour une étude historique sérieuse. La question est alors de déterminer comment tirer le meilleur parti de la mine d’informations qu’ils mettent à disposition du chercheur. Pour répondre à cette question, nous proposons d’abord une étude synthétique de l’écriture de l’histoire en Chine, de ses genres, et plus particulièrement du genre biographique, pour ensuite étudier de manière statistique et analytique la place de la médecine dans les histoires dynastiques. La deuxième partie de notre travail se plonge plus spécifiquement dans l’étude des cent quarante-deux biographies de médecins contenues dans le corpus : après avoir décrit, classé et analysé l’ensemble de leur contenu, nous exposons l’usage qu’il est possible de faire de ces informations dans les trois domaines que sont l’histoire des textes, l’histoire sociale et l’histoire de la médecine.
Cette thèse se livre à une présentation critique des œuvres du grand lettré chinois, Zhang Taiyan (1869-1936) et de son discipline Huang Kan (1886-1935), dans l'un des domaines les plus significatifs de leur érudition, l'étude de la langue écrite.
The thesis deals with a section of the major philosophical summa by Avicenna (Ibn Sīnā, d. 1037), namely the Book of the Healing (Kitāb al-Šifāʾ). The summa is structured into four parts, devoted to Logic, Natural Philosophy, Mathematics and Metaphysics; the section at stake is Avicenna’s reworking of Porphyry’s Isagoge (Kitāb al-Madḫal, i.e. “Book of the Introduction”) opening the section of Logic of the Šifāʾ. The thesis is articulated into three main parts, namely (i) an edition of the Arabic text of Avicenna’s Madḫal, (ii) an English translation and (iii) a systematic commentary; these three main parts are preceded by an Introduction (0) divided into two halves: (0a) a General Introduction focused on the doctrinal major innovations of the work and (0b) an Introduction to the Edition of the text, which offers a first comprehensive study of its direct and early indirect tradition and explains the criteria of the edition. (i) The only previous edition of Avicenna’s Madḫal was the one printed in Cairo in 1952 (then reprinted in Tehran in 1983 and in Beirut in 1993), based on ten manuscripts. The huge manuscript tradition of Avicenna’s Madḫal – and, more in general, of Avicenna’s Book of the Healing – is still a matter of investigation. According to the provisional results of the bibliographical research conducted in the present work, it can be estimated that the manuscript tradition of the Madḫal amounts to at least 119 certain witnesses and 14 possible additional witnesses (as explained in the Introduction to the edition, 0b). The text of the Cairo edition, far from being representative of the whole textual tradition, was reconstructed on the basis of ten manuscripts that were not selected on the basis of philological criteria and whose reciprocal stemmatic relations were not clear. Although a critical edition based on all the 119 certain witnesses of the work exceeds the scope of the present work, the edition provided in the thesis takes into account a larger number of manuscripts than the Cairo edition did and, most importantly, selects them by means of a preliminary collation made on portions of the text. The purpose of this preliminary collation is making the selection of the manuscripts employed less arbitrary and providing a reconstruction of their stemmatic relations (in the Introduction, 0b). Overall, 32 manuscripts among the 68 inspected were employed in the edition here proposed, 21 of which were systematically collated and 11 were eliminated as codices descripti. The present edition also assumes as a witness the twelfth-century Latin translation of the work, which is, at the present moment, among the earliest extant witnesses of the text. Hopefully, this editorial work allowed us to improve the text of the Cairo edition in a number of points that are crucial to the correct understanding of Avicenna’s argumentation. (ii) As this project started, complete translations of Avicenna’s Madḫal in modern languages were only available in Turkish and Russian. Chapters of the work had also been translated in other languages, but an English translation of the whole work was still a desideratum. A complete English translation is provided in the thesis, based on the newly-established Arabic text of the work and aiming at preserving the major possible consistency in rendering the relevant philosophical terms. As a complement to the translation, an apparatus of notes is offered to facilitate the immediate understanding of the text. (iii) The third section of the thesis consists in a systematic commentary on Avicenna’s Madḫal, which is meant to support a deeper understanding of the text in its entirety. The commentary deals with both historical and philosophical aspects; more in detail, it includes an analysis and an identification, when possible, of Avicenna’s sources, and underlines the points of major philosophical interest of the work, which are dealt in a more comprehensive manner in the General Introduction (0a).
Cette thèse sur l'histoire de l'éthologie traite de trois problèmes majeurs. Tout d'abord, l'auteur a analysé les premières constructions théoriques de Lorenz et a pu montrer l'influence des transformations de la politique scientifique nazie. Ensuite, l'auteur a décrit le rôle des scientifiques britanniques et français dans l'internationalisation de l'éthologie. Les premiers ont entamé des collaborations transnationales avec les scientifiques américains et européens dès 1948. Ainsi ils ont pu permettre à Tinbergen et Lorenz de reprendre leurs recherches d'avant guerre. Les scientifiques français refuseront de prendre de telles dispositions. Enfin, l'auteur a évalué comment les actions de Lorenz durant le troisième Reich, ainsi que ses écrits philosophiques conservateurs, ont affecté le développement de la discipline en Grande-Bretagne et en France.
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